Double suicide manqué aux 48 cascades d'Akamé
À Amagasaki, dans le quartier des exclus du « miracle économique », parmi les vagabonds, les prostituées et les voyous, deux personnages (Ayachan, belle captive tatouée d'un oiseau de paradis, et le narrateur, « homme sans aveu ») content la cruauté, mais aussi la splendeur de leur vie secrète : « Si la mort est le but de la vie », qu'importent l'argent, la réussite sociale, qui ne sont que temps perdu et masque illusoire de la peur de mourir. Repoussés dans les marges du quartier, entre deux confrontations avec les truands, ils errent dans un enfer impersonnel, cherchant à se détacher de ce monde de souffrances et de crimes. Mais avant d'orchestrer leur fuite, il leur faut se tenir à l'affût, car la menace s'accentue.
Couronné par les prix Naoki, Mishima et Kawabata, Kurumatani Chokitsu (1945-2015) a été « le dernier romancier du moi », fidèle à un genre anachronique qu'il qualifia lui-même de résolument « fictif » et qui a imprégné les débuts de la littérature moderne au pays du Soleil-Levant. oeuvre à contre-courant, considérée dès sa parution comme l'une des réussites les plus marquantes du roman contemporain japonais, Akamé est son premier livre publié en langue française. Il est traduit du japonais par Véronique Perrin.