Le pays de l'enfant ocre
« Tout ce qui n'est pas donné est perdu.
Toile de la possession que tissent trop de nos jours, crainte de lâcher prise.
Il m'est arrivé d'entendre un Africain couvrir pudiquement les raisons d'un brutal changement dans sa vie de la simple phrase : C'était mon destin. Quelle part de construction, ajoutée à celle de l'abandon, fait la somme d'un destin? Le cours de ma vie suit les méandres de l'incertitude : sur quelle berge se dessaisir? à quel courant ne pas renoncer? ».
Le temps d'un voyage, l'enfance reprend sa place à la tête de la vie de Michèle Capolungo. Un va-et-vient qui porte l'auteure d'un extrême à l'autre d'elle-même, car le miracle de cet âge, que les autres âges de la vie ne renouvelleront plus, vient du fait qu'on est étranger à tout, sauf à son existence. De là naissent des impulsions contrastées en replongeant au coeur d'un pays « d'âmes errantes qui éclairent le monde » et où continuent de vibrer un élan, une vitalité peu commune.