Débris de tuer : Rwanda 1994
En écrivant autour du génocide ayant eu lieu au Rwanda en 1994, Matthieu Gosztola nous rappelle dans son recueil de poèmes Débris de tuer que s’il y a bien une nécessité absolue, c’est celle de témoigner de toutes les douleurs et de toutes les injustices pour tenter de les prévenir, dans notre monde si féru d’oubli.
Mais pourquoi avoir choisi d’avoir recours à la poésie ?
« Quand l’imaginaire est réduit au cri et au silence par l’inimaginable, seuls des mots peuvent redonner corps au réel. Ceux des journalistes sont indispensables dans l’urgence, pour alerter, témoigner, recueillir ce qui peut encore être arraché à l’agonie. Le poète opère dans le temps de l’oubli, cette seconde mort. Matthieu Gosztola a entendu l’écho inapaisé de ces paroles suppliciées. C’est avec une parfaite mesure de leur portée universelle, sans complaisance horrifiée et sans compassion doloriste, qu’il leur restitue l’épaisseur et l’intensité qu’elles revendiquent pour demeurer à jamais audibles par ceux qui ont voulu les faire taire et par ceux qui n’ont pas voulu les entendre. » (Bernard Pignero, extrait de la quatrième de couverture).
Parallèlement à ce travail de création, Matthieu Gosztola publie sur le net une réflexion théorique autour des génocides. Vous pouvez lire cet essai à l’adresse suivante : http://debrisdetuer.blogspot.com/
Cette réflexion n’est qu’un autre aspect de sa démarche, qui vise en définitive un seul point : en témoignant des génocides, rappeler à tous que nous ne sommes jamais à l’abri de « l’instant de l’inhumanité » (Emmanuel Lévinas, Totalité et infini, Essai sur l’extériorité, Paris, Le Libre de Poche, Biblio essais, 1990, p. 23), qu’un génocide est toujours possible, n’importe où, n’importe quand. Et qu’ainsi il nous faut être constamment en éveil, à l’écoute, afin de faire respecter, partout, tout le temps, autant que nous le pouvons, les valeurs humaines les plus inaliénables.