Liberté d'expression, justice et fraternité
La liberté d'expression n'est pas seulement consubstantielle à la démocratie, elle en est le symbole même. Les restrictions, qu'a un certain moment on lui fait subir, sont un symptôme inquiétant d'un retour à la tyrannie. Les fondateurs des Etats-Unis d'Amérique qui avaient fui l'oppression de la misère ou des pouvoirs en Europe en ont fait te premier amendement de leur Constitution. En France, la Révolution de 1830 est née des censures que Charles X prétendait lui faire subir.
La IIIème République avait six ans lorsque fut promulguée la loi du 29 juillet 1881 qui réaffirme, dans la ligne de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 : "l'imprimerie et la librairie sont libres". Les soixante-huit articles qui suivent enserrent dans des règles exigeantes les exceptions qui peuvent affecter la liberté d'expression. Aucune liberté n'est absolue : sa limite réside dans les droits d'autrui.
La liberté d'expression, conçue comme un attribut essentiel de la liberté de toute personne humaine -- celle d'exprimer une pensée - est inséparable de l'ambition démocratique. Les journalistes en sont les serviteurs privilégiés et les porte-drapeaux. Ils méritent notre soutien à chaque fois qu'un arbitraire prétend leur couper la langue, écraser leurs plumes, réduire en pièces leurs rotatives, voire leur retirer la liberté ou môme la vie.
Méditons sans nous lasser la phrase de Benjamin Franklin : "Celui qui sacrifie une liberté essentielle au profit d'une sécurité éphémère et aléatoire ne mérite ni la liberté, ni la sécurité".