Adela, du goulag au Tanganyika : Chronique d'un exil polonais
Si l'été 1939 engendra peurs et doutes, il fut également un dernier moment d'insouciance pour de nombreuses familles polonaises. Par sa géographie ainsi que par son Histoire, la Pologne s'était toujours trouvée sous la menace de ses deux puissants voisins. Qu'on l'appelât Prusse ou Allemagne, qu'on l'appelât Russie ou URSS toutes deux avaient été nourries depuis la fin de la Première Guerre mondiale par des idéologies radicales, destructrices. Proie idéale pour ces deux ogres affamés, septembre 1939 sonna le glas de l'indépendance de ce pays et avec elle, commença un cauchemar qui devait durer de longues années. Victime de la première des trois grandes déportations de Polonais organisées par Staline en février 1940 , Adela, jeune adolescente de 14 ans, se retrouva plongée dans l'enfer du Goulag, où elle vit une partie de sa famille disparaître. Sa libération, deux années plus tard, ne marqua pas pour autant la fin de son exil, car du camp dans lequel elle vécut jusqu'à son retour en Pologne en 1948, neuf années s'écoulèrent. Neuf années d'exil passés entre l'URSS, la Perse, Les Indes britanniques jusqu'au Tanganyika. Neuf années marquées par l'espoir et les incertitudes.