Veracruz sous les étoiles
Editeur : 13e Note Editions
Je connais quantité d'anecdotes [.] tout aussi tragiques - portraits dévastateurs d'êtres abîmés, d'existences gâchées. J'ai toujours su écouter. L'hôtel Los Regalos de los Dios constituant une sorte de refuge pour le voyageur égaré, qui se découvre souvent des envies d'aveux, il s'est révélé une véritable mine de récits - de malheur, pour la plupart. En voici parmi les plus frappants que j'ai pu entendre, mémoriser, puis coucher sur le papier, dit Barry Gifford, l'un des meilleurs conteurs de nos temps. Dans Veracruz sous les étoiles, c'est un danseur de corde, entraîné « depuis l'âge de trois ans », qui présente et conclut cette série de récits situés dans les pays les plus divers - Nouvelle-Zélande, USA, France, Argentine, Honduras, Cuba. Ils mettent en scène une femme à barbe ou un unijambiste malheureux en amour (incestueux) qui se suicide : « Au lieu de danser sur la corde, il finit par danser au bout de la corde. » Des esquisses nerveuses, d'une poésie et d'une puissance d'évocation singulières. La « corde », c'est la vie que l'on explore pas à pas. Un art tragi-comique qui a été comparé à celui du classique humaniste, Le Pont du roi Saint Louis, par Thornton Wilder. Du pur Gifford.