Brancardier à Verdun
A la suite d'une de ses émissions, Jean-Noël Jeanneney a été sollicité par Françoise Appel, née Hustach, pour consulter un témoignage laissé par son père : des feuillets manuscrits accompagnés d'une ancienne transcription tapuscrite, à l'encre en partie effacée.
Bien qu'« une foule de récits, des plus immédiats aux plus distanciés, des plus frustes aux plus littéraires », soit disponible aujourd'hui sur la Grande Guerre, ces pages, ressurgies de l'oubli, ont d'un coup montré leur puissance, d'où la décision de leur redonner vie.
Rédigé d'un seul jet, aux fil des jours, dans l'enfer de Verdun, dans la solitude des tranchées, toujours au milieu d'une violence sans égale et à côté de la mort omniprésente, ce journal du brancardier Jean Hustach s'impose par ses mots précis et distanciés, par ses images nettes, par les sifflements constants des obus, par la soif dévorante, la saleté, la fièvre, l'épuisement... par l'attente du « destin funeste qui frappe au hasard ».