Je fais la guerre : Clemenceau, le père la victoire
Surnommé le « Père la Victoire », Clemenceau est ce républicain intègre et victorieux qui a su prendre dans l'histoire du XXe siècle une figure mythique avant Charles de Gaulle. De sa naissance vendéenne en 1841 à sa mort en 1929, Clemenceau fut un témoin privilégié d'un des rares moments de l'histoire où le monde bascule. Ce livre rassemble la vie de Clémenceau dans les deux ans (1917-1919) où il s'est trouvé confronté à la guerre et à la paix, porteur des espoirs de son pays.
13 novembre 1917 : le gouvernement Painlevé vient de tomber. La situation de la France est critique et il faut trouver un successeur. Au même moment, les soldats français subissent la boue de Verdun et le sable glacé des Flandres. Les bolcheviks viennent de prendre le pouvoir à Saint-Pétersbourg et les divisions allemandes rapatriées de l'Est s'apprêtent à enfoncer le front occidental. Poincaré souhaite, à la tête du gouvernement, un patriote vigoureux et irréprochable. Le 15 novembre 1917, Georges Clemenceau est nommé par Poincaré président du Conseil. Le « Tigre » résume alors son programme : « Je fais la guerre ! ». Clemenceau se rend au front: adulé des Poilus, il ne ménage pas les généraux, hormis Pétain. «Il ne suffit pas d'un képi galonné pour transformer un imbécile en un homme intelligent», dit-il. Un an plus tard, le 11 novembre 1918, la France est victorieuse.
A 77 ans, le «Tigre» est devenu le «Père la victoire». L'historien Pierre Miquel retrace ces mois décisifs de la vie du «plus grand homme politique contemporain que la France ait connu avant Charles de Gaulle». Homme de tous les fronts, la scène politique comme la boue des tranchées l'ont fait entrer dans l'Histoire. Pour Clemenceau, la victoire sera amère. A Versailles, il ne réussit pas à imposer les vues de la France face à l'américain Wilson. Il devient le «Perd la victoire».