LAutofictif en vie sous les décombres
«Chaque nouveau livre exorcise le poids douloureux et le remords du précédent - ainsi l'écrivain bâtit son oeuvre.» Eric Chevillard poursuit son oeuvre de diaristesans filet avec ce sixième volume de l'Autofictif, entreprise littéraire lancée à pleine vitesse sans ralentissement et qui jouit toujours des faveurs de nombreux lecteurs du net qu'on aimerait voir plus souvent acquéreur de la version papier dîte définitive. Plus ramassé que les précédents volumes mais avec plus d'occurences, ce sixième tome se concentre sur la solitude de l'écrivain :
«Ecrire devait rapprocher. Voilà que ça éloigne.
Plus personne ne sait nous suivre jusqu'au bout de nos phrases.» Il existe un lecteur idéal mais où le croiser ?
«Toute cette puissance musculaire à l'arrêt, frémissante, la longue échine ployée, l'oeil exorbité, la lèvre gourmande : voilà le lecteur dont on rêverait. Mais le cheval broute.»