Le Théâtre de l'inceste
Qu'on ne s'y trompe pas. Il s'agit bien là d'un roman. Qui, sous la forme d'une confession impudique, relate la passion incestueuse d'un homme pour trois femmes : sa mère, qui l'initie pendant son adolescence, sa fille, qu'il retrouve à l'âge adulte et sa soeur, dont il a été longtemps séparé.
Ces femmes révèlent tour à tour les différentes facettes du désir masculin qu'elles incarnent. Dans des espaces clos mais offerts au regard, le narrateur, à la fois dramaturge et comédien, donne libre cours à ses fantasmes.
De Bruxelles à la Nouvelle-Orléans, d'une résidence près du lac de Genève à un hôtel particulier parisien, on voyage en transatlantique, en Chevrolet ou en métro. L'auteur nous promène dans un labyrinthe jubilatoire du désir d'où sont absentes les conventions morales. La perversion est même si franche qu'elle en paraît innocente. Style et obsessions, hérités des libertins du XVIIIe, ne sont pas sans rappeler Sade ou Rétif, ni même un certain Anglais décrit dans le château fermé. Comme le dit Lucien d'Azay « Dans ce conte de fées baroque aux motifs cubistes, tantôt cocasse, tantôt inquiétant, mais toujours poétique, les rôles s'inversent comme dans les relations sadomasochistes, si ce n'est qu'il s'agit de rapports parentaux dont le ressort sexuel remonte à l'enfance.
On l'aura compris, cette trilogie incestueuse est en réalité une quête de soi. »