La fabuleuse histoire du faux papyrus d'Artémidore
À la fin du mois de juillet 2004, la Fondazione per l’Arte della Compagnia di San Paolo à Turin faisait l’acquisition d’un papyrus antique miraculeusement retrouvé pour la modique somme de deux millions sept-cent cinquante mille euros. Le payrus contenait un fragment inédit du célèbre Artémidore d’Éphèse, géographe d’un immense renom, dont l’œuvre est majoritairement disparue. Le papyrus fut cérémonieusement livré à la curiosité du public au Palazzo Bricherasio de Turin en 2006, lors d’une exposition qui devait durer cinq mois, dont la presse internationale (à l’exception notable de celle de France) s’est faite l’écho. Luciano Canfora se pencha rapidement sur l’histoire de ce
papyrus miraculeux – il y a aujourd’hui bien des façons de « découvrir » un papyrus, et celui-ci aurait été trouvé mêler au masque d’une momie – et s’est vite persuadé qu’il s’agissait d’un faux… Avec acharnement, il a mené l’enquête autour de cette imposture, une enquête qui a mobilisé des démarches diverses, policières, historiques, journalistiques, graphologiques, et, éminemment, philologiques. De nombreux ouvrages ont ensuite été publiés en Italie ou ailleurs (mais toujours pas en France) sur cette affaire. , retrace cette enquête d’un savant dans une affaire de haute finance, en restituant toute sa gloire au faussaire (un grec du XIXe siècle, Constantin Simonidès, personnage pour le moins haut en couleur) et en militant pour la vérité contre le mensonge de l’argent. Dans sa postface, Olivier Cena, critique d’art, prolonge la réflexion qu’entretiennent les lettres et les arts avec l’argent et la valeur des œuvres.