Europe: bon mythe mauvaise marque
Et si l'Europe était une marque ? Plutôt que les sciences politiques, un spécialiste de la gestion des marques, Georges Lewi, a tenté une analyse avec ses propres moyens d'investigation. Le résultat est étonnant et stimulant. Un mythe est une histoire à laquelle des gens croient, une marque est une histoire que des gens achètent. Dès 1951, l'Europe se présente aux Européens comme un espoir fou, un mythe auquel on n'osait plus croire. Le retour du mythe de l'âge d'or fondé sur la paix, le bien-être et l'équité... Le beau mythe est progressivement saccagé par une gestion catastrophique de la marque et de sa communication. Quand l'Europe parle, on ne sait même plus qui est l'émetteur. En conséquence, le mythe lui-même s'évapore car nul n'est capable de lui donner désormais une réalité géographique, politique, économique, morale... Chaque élection européenne devient un enjeu non de gouvernance du parlement européen mais un référendum pour ou contre l'Europe. Du jamais vu dans aucune élection. C'est désormais à mythe contre mythe que l'avenir de l'Europe se joue.