De ciel et d'ombre
Parfois il arrive que les jours sont comme les branches mortes d'un arbre éternel alors que ton visage ancien s'anime dans la défaite. Ce qui vient après par la voie du souffle est l'oiseau d une seule note et la nuit coule dans tes veines heureuse paisiblement...
Lionel RAY revisite dans De Ciel et d'Ombre quelques-uns de ses thèmes préférés, celui de l'identité fragile, insaisissable, sans cesse explorée, interrogée (qui suis-je ? qu'est-ce que je fais en ce monde ? qui est cet autre que je suis et que je ne connais pas ? ), celui du temps irréparable, de la mémoire et de l'oubli. Au seuil du grand âge, le poème plus que jamais est sa façon de prendre, d'un mot à l'autre, la mesure du temps qui passe, célébrant l'éclat du manque et du désastre. « C'est à une perception-limite entre la perte et la présence que la poésie nous invite. Je n'ai jamais voulu créer qu'un frémissement intelligible, dit-il encore. Cela ne peut se faire qu'avec une pointe d'énigme et d'émotion. »