La muse continentale
On ne trouverait guère plus opposées qu'Autriche et Russie qui offrent leurs décors aux récits composant ce livre. La première est exiguë, son paysage s'inscrit dans la verticalité; elle est le lieu d'une rêverie nostalgique dans un hôtel d'opérette sur les bords d'un lac alpin, et sa capitale est le théâtre baroque d'une singulière expérience. La Russie offre au contraire d'éprouver l'horizontalité, que ce soit à travers les avenues de Moscou ou la vastitude céleste au-dessus d'une datcha perdue au nord de la Volga. Ainsi la vieille république d'Europe centrale confite dans le passé et la Russie ouverte aux révélations, deviennent les deux extrémités d'un itinéraire initiatique dont, avec ce mélange de gravité et d'humour qui lui est propre, Dominique Pagnier livre ici le récit.