Du sentiment de justice et du devoir de désobéir
La valeur particulière de ce dialogue tient à ce que ses deux auteurs ont, l'un, Erri de Luca, récemment risqué la prison pour défendre le droit à l'usage d'un mot : « sabotage », et l'autre, José Bové, fait de la prison en 2002 parce que la justice lui refusait le terme « démontage festif » au profit de « saccage » dans son action contre le McDonald's de Millau, temple de la malbouffe. Rétablir la vérité des mots, relier une parole juste à des actes justes : voilà bien le sens de cette élégante leçon dispensée par le très grand écrivain italien et le fameux député européen. Non pas donc un ennième discours « sur » la justice et la désobéissance, mais bien une incarnation, par le langage, de ces deux grands thèmes éternels, auxquels s'ajoute évidemment l'écologie.