Communication : pourquoi le message ne passe plus
« C'est de la com' ! »...Cette expression se veut dévastatrice, et elle l'est.
Que se passe-t-il ? « Avant », le schéma était simple... Un émetteur, un récepteur, un message plus ou moins formaté. Et parfois de la contestation. Le schéma pépère, où l'enjeu principal était de « faire passer le message ». La « manière » était reine, elle permettait beaucoup. La pub était à son heure de gloire... La communication savait rendre cela joli, voire très séduisant. Et le message institutionnel pesait souvent son poids de langue de bois, d'éléments de langage artificiels et convenus...
Et puis, patatras, les messages ne passent plus ! Le destinataire d'une communication n'est pas une pâte molle, malléable à souhait. Au contraire, il est autonome et choisit d'entrer ou non en relation. Il devient un acteur exigeant, d'autant qu'il ne fait plus confiance d'emblée. Le livre de Bernard Emsellem en tire la conclusion : abandonner définitivement l'idée de « faire passer le message » si chère aux dirigeants. On ne fera plus accepter les messages comme ça. C'est une autre approche qu'il faut porter, fondée sur l'information, dans une relation de respect, avec une participation à modalités multiples qu'il faut porter. Non plus « faire passer » mais : expliquer, débattre, partager, construire avec, décider avec, etc. Et « le message » ne sera plus partiel ou secondaire mais prenant à bras-le-corps les sujets qui touchent les parties prenantes.
En une dizaine de chapitres à la manière d'un puzzle qui s'agence, l'auteur décrit les impasses de la com', porte un regard sur les organisations, explore les évolutions des mentalités (étudiées à partir d'un décorticage des schémas de communication), analyse les transformations structurelles, et pas seulement techniques, induites par le numérique. Et reconstruit des chemins...