Prière pour ceux qui ne sont rien
Bienvenue à Boise, Idaho, bienvenue dans les parcs et les réserves naturelles de la ville, bienvenue en enfer. Ici vous trouverez des essences rares de pins, des peupliers de Virginie, des écureuils bruns et des alcooliques rougeauds dévorés par les puces, sentant la merde et le vomi, qui donneraient leur mère, s'ils l'avaient connue, contre un cubi de rouge. Welcome to Boise ! Jerry Wilson a travaillé comme garde municipal dans ces parcs. Il a nettoyé jour après jour les canettes de bières, les taches les plus invraisemblables, les traces laissées par la lie de l'humanité. Il est devenu ami avec les clochards, les paumés, les homeless qui vivent sous des toits en moquette pourrie, aux pieds des arbres parmi les étrons, ou sous les ponts, dans des niches en béton. Il les a écouté déblatérer, a écouté leurs mensonges, leurs bravades. En nettoyant leurs déjections. Mais surtout il les a aimé. Ces gens-là ne durent pas bien longtemps. La plupart - tous ? - seront déjà morts quand vous lirez ces lignes. En leur mémoire, Prière pour ceux qui ne sont rien, Jerry Wilson a voulu témoigner de leur existence et du génie éternel de ces clochards célestes de l'Idaho. En véritable héritier de Bukowski et Steinbeck, Jerry Wilson donne la parole aux délaissés de l'Amérique de Trump. Une Amérique à la fois pathétique et émouvante.