Ombre : Le mal fait aux femmes
L'ombre est féminine, le mal est masculin.
L'ombre individuelle repose tapie au fond de notre inconscient personnel, tandis que le mal est collectif ou absolu, à moins que l'ombre ne recouvre les deux. Le mal fait aux femmes s'entendra comme les blessures, crimes et infamies dont elles furent victimes à cause de leur sexe plus que de leurs fautes, proies de l'attitude collective ténébreuse qui jeta sur elles l'anathème en différents points de l'histoire de l'humanité.
Bien évidemment, le présent ouvrage ne présente qu'un bouquet de ces fleurs prédestinées, malmenées, condamnées à cause de leur nature, de leurs idées, de leur courage, de leur savoir, de leur charisme, de leur foi, de leur indignation, de leur liberté...
Nous l'avons vu, depuis les premiers groupes humains, la femme n'est pas, d'une manière générale, l'égale de l'homme. Elle n'a pas d'âme. Est-elle humaine ? Si elle l'est, c'est avec un cerveau plus petit qui la rend inférieure, une taille également plus petite. Malgré ses multiples traits inférieurs, elle est objet de désir au point d'être capturée, échangée, gardée dans le harem. Elle est surtout le vase pour la semence de l'homme et porte la promesse de la génération future.
Moins pardonnable encore, au cours de l'évolution, l'intelligence de la femme, sa culture, ses connaissances et sa capacité à les transmettre, ses innovations, ses révélations, son courage, ses replis stratégiques pour se mettre sous protection et détourner le vent mauvais du pouvoir masculin.
De transmission en transmission s'affirme la supériorité de l'homme, la nécessité de maintenir l'autre sexe sous sa coupe, de s'en servir pour le plaisir, de l'asservir. Quelles croyances, quels silences, quelles interdictions de ressentir et d'exprimer, quel manque d'amour et quelles maltraitances à la source des projections sur l'autre, sur la femme ?