Raffut
En rentrant du travail, un père qui élève seul ses trois enfants apprend qu'Emile, son fils autiste, est à l'hôpital après avoir été frappé à un arrêt de bus. Que lui est-il vraiment arrivé ? A-t-il pu provoquer la violence dont il a été la victime ? Et comment réagir face à cette épreuve qui vient chambouler la vie ordinaire d'une famille ? Dans ce roman autobiographique, dont le récit est concentré sur une seule semaine, Philippe De Jonckheere relate la façon dont, peu à peu, le déroulement des faits se reconstitue, et suit l'imbroglio des diverses procédures qu'il doit accomplir jusqu'à la confrontation au tribunal lors du procès en comparution immédiate intenté au jeune agresseur d'Emile. Il décrit aussi les affres et les questionnements qui l'habitent, les sentiments qui l'étreignent et qui évoluent, passant de la colère à l'empathie, de l'appréhension à l'indulgence, en essayant toujours de mettre de côté ses aprioris pour comprendre où se situe la complexe vérité des paroles, des actes, et de leur incidence. À commencer par celle du « raffut », ce geste du rugby, sport que pratique Emile, et qui a son importance dans la dispute entre les jeunes garçons. Porté par une grande élégance stylistique, irrigué par une douceur et un humour subtil, ce livre profondément humaniste raconte l'histoire d'un cas de conscience, dans ce qu'il a de plus universel.