Traité anti-sentimental
Un virus antimoderne se niche au coeur même de la modernité. Il s'attaque à la production d'images, ce que Masci nomme «la culture absolue», autre force propulsive, aux côtés de la technique, de la modernité. À l'essor effréné de la technique fait écho la promesse réitérée par les images d'un «homme nouveau». Or, le virus antimoderne réintroduit dans les images un contenu et donc de la croyance, aussi bien sentimentale que morale. Il ébranle leur statut d'artefact, de faux-semblant. Or, que devient une société où les images ont cessé de faire «comme si» ? Où elles invitent à croire en leur réalité ? D'autant lorsque nous assistons, aujourd'hui, aux premiers balbutiements d'une fusion entre la technique et cette réalité imaginaire, source d'une superstition nouvelle.