Pris de court
« À l'heure de la punch line, du stand-up, du slam et de la recherche obsessionnelle par les journalistes, les communicants ou sur Twitter, du bon mot ou de la formule qui frappe les esprits, face à l'intérêt croissant que suscite la littérature courte et la micro-fiction, l'aphorisme est très actuel ! Plus proche des nouvelles habitudes de la société, et idéal dans sa forme pour lutter contre les petits entre-deux de la vie quotidienne, le « très très court » est aujourd'hui plébiscité, notamment par les jeunes générations.
Frank : « J'ai souhaité réconcilier l'art de la formule avec la culture décomplexée, technophile, engagée, et « très très » contemporaine dans laquelle j'évolue en tant qu'entrepreneur du Web social. » Le choix d'associer aux « punch lines » une ligne du temps, mi-historique (de mai 1981 à aujourd'hui), mi-fictive (d'aujourd'hui à mai 2041) permet d'ancrer la grande histoire (les événements clés du passé et du futur) dans une histoire plus considérable encore (l'universalité propre à l'aphorisme). Pris de court est donc fondé sur une double lecture : une séquence de faits résumant les changements de société observés sur 60 ans, séquence parfaitement subjective mais dans laquelle chacun se reconnaîtra, et, à chaque date clé, contemporaine ou prospective, réelle ou imaginaire, quelques mots d'esprits qui leur font la courte échelle ». Frank Escoubès, auteur des textes, a pris le parti de les « augmenter » par une mise en image très riche, parfois poétique, parfois iconoclaste, en sollicitant quatre illustrateurs, dont Jean-François Martin, connu notamment pour ses illustrations de presse (The New Yorker, Le Monde, etc.). L'expérience de lecture est aujourd'hui devenue, avec le Web, la téléphonie mobile, les réseaux sociaux, la BD ou les graphic novels, une véritable expérience graphique. Au final : près de 900 aphorismes, 200 dates et 80 illustrations, pour une tentative de digestion du monde. « Ni plus ni moins qu'une grande goulée de vie. 1200, c'est aussi le nombre de tweets dans le monde en un centième de seconde... On est vite pris de court. » Un jour, pour la première fois, quelqu'un giflera un robot. On passera un cap.
On ne tombe pas amoureux. La chute vient plus tard.
Épitaphe de l'homme moderne : « J'espère avoir été un bon client ».
Je suis athée mais au masculin, je tiens à le préciser.
Echonomie : crise suivie d'une crise.
Les gens se soucient de la génération suivante, pas des générations futures. Nuance.
Desproges disait des Espagnols qu'ils sont un peuple fier et ombrageux, avec un tout petit cul pour éviter les coups de cornes. On ne dit pas ça des enfants.