Nina Simone : Love me or leave me
Icone de la soul et du jazz, Nina Simone incarne aussi l'engagement farouche pour les civils rights. Géniale et attachante, elle consacra sa vie à la musique, jusqu'à s'en brûler les ailes. La journaliste Florence Noiville et la réalisatrice Mathilde Hirsch racontent le parcours fascinant de cette singulièrediva.
Son premier concert, Eunice Waymon le donne en 1936 à l'âge de 3 ans et ½ en l'Eglise Saint-Luke, à Tryon en Caroline du Nord, où sa mère officie comme Révérende. A l'âge de dix ans, elle signe son premier acte de rébellion : elle ne jouera pas tant que ses parents n'auront pas le droit de s'asseoir au premier rang comme les Blancs. Pianiste surdouée, nourrie du répertoire classique - derrière le jazz, on entend Bach ou Rachmaninov - elle se verra refuser l'entrée du Curtis Institute lui fermant l'accès à la carrière de première concertiste classique noire. Cette fêlure indélébile réveille en elle un volcan de fureur et de colère. Se rebaptisant Nina Simone à la scène, elle invente son propre langage teinté de gospel, jazz, classique et soul. Entre invocation et incantation, sa musique est une prière portée par sa voix grave inimitable. Amie de James Baldwin et des artistes du Village Gate, le temple du jazz à New York, elle joue pour défendre la cause de Martin Luther King.
Dépensière, elle travaille sans relâche, managée par Andrew Stroud, ex flic qui la bat. Diagnostiquée tardivement bipolaire, elle partira retrouver ses racines au Libéria puis s'installera dans le sud de la France où elle mourra, isolée,en 2003.
Après une enquête aux Etats-Unis, à Londres, aux Pays-Bas..., où elles ont rencontré le frère de Nina, sa fille, ses musiciens, l'un de ses amants ou encore son manager français, les auteures ont recueilli témoignages nouveaux, lettres inédites, fragments de journaux intimes et informations méconnues sur ses années françaises.