Alger mon amour ou les murmures de la musique Tome II
Cinq juillet 1961, pour Romain c’est la 31e traversée de la méditerranée, le jour de ses 20 ans, le jour de son départ, quel triste anniversaire. Un jour noyé dans la brume sur la baie d’Alger, un jour qui n’aura pas de lendemain sur cette terre d’Algérie qu’il a tant aimée, Zoubida à travers ses larmes l’a bien compris, il n’y aura pas de retour en septembre comme toutes les autres années. Partir sans avoir pu obtenir la moindre information sur la disparition de Camélia, cela va devenir pour Romain une terrible obsession qui ne quittera plus son esprit. Après son service militaire au 93e de ligne, il passera le concours à l’orchestre du Capitole de Toulouse, et sera reçu au sein des premiers violons en 1964. Quatre ans plus tard en septembre, c’est l’arrivée d’un jeune et dynamique chef d’orchestre qui va changer bien des choses ; il va transformer un orchestre de fosse, en une redoutable formation symphonique à un niveau international auquel peu de formations peuvent prétendre. C’est là que Romain va découvrir toutes les différentes émotions provoquées par les sensations du lyrique et du symphonique dans le somptueux cadre de la Halle aux Grains de Toulouse. Cette ascension musicale voulue par Michel Plasson sera pour Romain la seule compensation à la disparition incompréhensible et inexpliquée de Camélia.