Les traducteurs de bande dessinée
Au milieu des années 2000, la consolidation des études sur la bande dessinée au sein de l'université coïncide avec un intérêt nouveau pour les questions de traduction. L'étude de la bande dessinée est en effet à cette époque-là devenue, non sans difficulté, une discipline disposant d'un langage partagé et d'un corpus de textes centraux, ce qui lui permet d'aborder des questions jusqu'alors inexplorées, telles la narratologie, l'adaptation et, bien sûr, la traduction. En d'autres termes, la recherche cesse de considérer la bande dessinée sous le seul angle formel et historique, pour au contraire interroger sa dimension sociale, en tant qu'objet dont l'usage et la définition sont construits par celles et ceux qui la lisent, en parlent ou la traduisent. A travers sept contributions portant sur différentes aires linguistiques, ce volume vise à souligner la diversité des rôles endossés par celles et ceux qui traduisent, adaptent et transmettent la bande dessinée, dans des contextes marqués par de multiples contraintes techniques, économiques et culturelles. Amateurs ou professionnels, auteurs, artisans, créateurs, ces traducteurs et traductrices agissent comme les relais d'une norme collective, à l'échelle nationale ou à celle, plus réduite, d'un éditeur ou d'une communauté de fans. L'ambition de cet ouvrage est donc de poser les jalons d'une approche sociale et pragmatique de la traduction de bande dessinée, par une attention soutenue à ses enjeux, mais aussi à ses acteurs.