A la merci du désir
Paranoïaque, excessif et bavard, dépeignant ses amis, comme ses ennemis, en êtres quasi mythologiques, Frederick Exley (1929 -1992) dessine entre ces pages une flamboyante. cosmogonie au coeur de laquelle, tel un soleil noir ou une étoile damnée, il cherche sa place. L'auteur d'un chef-d'oeuvre qu'il déteste - le dernier stade de la soif -, il se lance dans l'écriture de son livre le plus ambitieux raconter l'existence de son frère, militaire et malade en phase terminale. Bien entendu, rien ne se passe comme prévu, de sa rencontre avec la plus belle et la plus menteuse des nymphomanes, à sa captivité aux mains d'un irlandais délirant à l'appétit gargantuesque, en passant par la relation tordue qu'il entretient avec sa psychiatre qu'il se taperait depuis qu'elle a dix-sept ans. Mixant réalité et fiction dans le parfait cocktail de son écriture élégiaque, il oscille entre humour, fantasme et culpabilité. Et c'est dans cet excès double d'une grâce fascinante - chaque amour est une passion, craque passion, une frénésie, et chaque coucher de soleil, un aveuglement criard - qu'il nous livre son testament, l'ultime oeuvre d'un écrivain unique. Après l'inoubliable dernier stade de la soif, et l'intime épreuve de la faim, voici le foisonnant à la merci du désir.