Kathryn Bigelow : Passage de frontières fluctuantes
La polémique qui a accompagné la sortie en 2017 de Detroit aux Etats-Unis s'inscrit dans les vagues successives de succès et d'échecs, de scandales et de consécrations qui ont, depuis plus de quarante ans, balayé la carriàre de Kathryn Bigelow, cinéaste majeure et pourtant mal identifiée par la presse et le public. Sans doute parce qu'elle est à la fois populaire et avant-gardiste, classique autant qu'éxpérimentale, post-féministe et politique. En redessinant à travers dix films (parmi eux, Aux frontières de l'aube, Point Break, Blue Steel, Strange Days, Zero Dark Thirty) les frontières éthiques, physiques et sexuelles, les limites entre la vie et la mort, la réalité et la virtualité Bigelow a fait exploser les genres cinématographiques. Son cinéma, voué aux cauchemars étasuniens, est tour à tour claustrophobe et libérateur, frontal et viscéral, entre fresque et spectacle, hyperréalisme et abstraction, intime et collectif. Cet ouvrage, richement illustré est le premier à se consacrer l'oeuvre intégrale de la seule réalisatrice récompenée à ce jour par un Oscar (en 2010 pour Démineurs).