Bifurquer
« Écoutez les scientifiques ! » enjoignait récemment Gratta Thunberg aux députés venus l'écouter à l'Assemblée Nationale. Une fois les conclusions du GIEC admises, il s'agit pour le philosophe Bernard Stiegler et le collectif Internation de mettre à profit la recherche contributive pour répondre rapidement à cette « crise existentielle pour l'humanité ».
Avec le soutien du prix Nobel de littérature Jean-Marie Le Clézio, qui préface l'ouvrage, ainsi que du professeur au collège de France Alain Supiot, cet essai propose une analyse de cet enjeu à la fois scientifique, économique, politique et social, sur les plans les plus divers, et en vue de lancer une initiative d'ampleur mondiale, dite de recherche contributive, appuyée sur des territoires laboratoires mis en place sur tous les continents. Ensemble, ces chercheurs - qui ont également travaillé avec les mouvements Youth for Climate et Extinction Rebellion - se fixent comme objectif de permettre l'émergence de modèles économiques, sociaux et politiques fondés de part en part sur la lutte contre l'entropie et contre ses diverses formes liées à l'activité humaine, et appelée ici l'anthropie. Scientifiques, juristes, économistes, philosophes, artistes, ingénieurs, citoyens... soutiennent que c'est moins une mauvaise volonté viscérale qui empêche que soit entamée la véritable transition permettant de bifurquer vers une économie respectueuse de la biosphère et de la vie qu'une difficulté épistémologique fondamentale, qui tient à l'ignorance des enjeux de l'entropie - et de ce que le GIEC appelle les « forçages anthropiques ».