Le silence des mots
Dans Le Silence des mots, le temps est comme suspendu. Dans cet arrêt devant le gouffre, le ressac de la mémoire se déploie autour d'êtres esseulés, des " déportés de l'intérieur ". Des échos du réel nous parviennent, un ballet d'ombres malmenées par les rues. Il y a aussi un désir intact : la lumière, une femme, l'odeur de la pluie. Ces moments ne sont suspendus que par les vers qui les retiennent, avant qu'un oubli effrayant et libérateur ne les avalent.
Composés de strates de visions, d'inscriptions relevées, peut-être, au dos d'un livre ou sur un mur, ces poèmes sont autant de balises pour nous mener au-delà des " vérités avariées ", des mensonges et des faux semblants. Cet exil ne cessera qu'au terme du livre, une fois passé derrière les mots. " On ne se sépare pas du rien. "