Ce que Frida m'a donné
Dans la chaleur de l'été 2019, Rosa Maria Unda Souki devrait être plongée dans les préparatifs de son exposition à venir. Recluse au Couvent des Récollets, entre vertiges du doute et farouche détermination, elle tarde à rédiger le texte destiné au catalogue, à penser l'agencement des tableaux - toujours en cours d'acheminement depuis le Brésil.
Dans l'attente, elle retrace ce qui l'a menée là. Comment elle a consacré cinq ans à la figure emblématique de Frida Kahlo en peignant sa célèbre Maison bleue, constituant une oeuvre picturale d'une richesse saisissante. En quête d'elle-même, Rosa Maria renoue avec une Frida intime, comme si les clés pour se retrouver elle-même étaient aussi celles qui permettent de comprendre Frida. Rosa Maria investit les espaces, présents et passés : l'atelier où elle réside à Paris, le lieu de cette exposition en cours, mais aussi la maison de sa propre enfance à Guama, au Venezuela. Elle cherche à rendre l'écho des voix, celle de son père disparu, celle du pays dont elle s'est exilée, celle de Frida.
Dans un dialogue permanent, superbement illustré de dessins au graphite et des tableaux originaux de l'auteure, Ce que Frida m'a donné nous invite à un troublant voyage, à la fois très personnel et universel, au coeur même du processus créatif, de la construction de la mémoire et de la réconciliation avec soi-même.