Le chant de l'ours
Il était une fois un orphelin appelé Vir qui, en grandissant, avait oublié le visage de sa mère. Élevé par sa tante Anni qui n’avait pas eu d’enfant, il tomba amoureux d’Aïra, la belle étrangère aux cheveux noirs et aux yeux bruns. La nuit, cette dernière était hantée par les troupeaux de rennes de son père sâme et par le sort tragique de sa famille. Mais la tante Anni connaissait bien la forêt et elle avait un jour embrassé le grand maître des bois. Douce guérisseuse, elle prit sous son aile protectrice Aïra, qui donna naissance à trois enfants. Les deux fils se marièrent jeunes, mais Tal'oï, la fille, semblait poursuivie par le destinée tragique de ses ancêtres... En terre vepse, l’eau voit comme un miroir et l’ours a tout dans sa mémoire. Maître de la forêt et des hommes, il se fait le conteur des faits oubliés et prédicteur des temps à venir. Entre bêtes et hommes, Maître Ours livre ses enseignements pour répandre l’harmonie entre le monde et ses créatures. Écoutez, bonnes gens, comme cette langue brille et caresse les oreilles. Laissez-vous conter l’épopée de Virantaz, saga venue du fond des temps, qui, telle un récit mythologique, vous emporte sur une terre riche, aux lacs poissonneux et où le vent s'enivre du parfum des sapins. L'épopée Virantaz a été traduite par Guillaume Gibert, qui s’est rendu en Carélie auprès de Nina Zaïtséva, écrivaine emblématique qui témoigne aujourd’hui des valeurs et des traditions du peuple vepse. Extrayant de la littérature orale l'essence des traditions vepses, elle offre à ton peuple une épopée, pierre dressée contre l'oubli, éternel lien entre les Vepses d'hier et d'aujourd'hui dans la région des lacs et des forêts de Carélie.