Juifs et musulmans en Irak: Des origines à nos jours
L'histoire de la communauté juive d'Irak s'étend sur une période de près vingt-six siècles. C'est là, entre le Tigre et l'Euphrate, que s'établit l'antique peuplement juif de Babylone, vers 597 av. notre ère, avec l'exil des habitants du royaume de Juda, lorsque le roi Nabuchodonosor déporta à Babylone près de 10 000 membres de l'élite de Jérusalem avec les trésors du Temple et du palais royal. Mais, plus lointainement, l'ancêtre des Hébreux, Abraham, était originaire d'Ur, en Mésopotamie...
Depuis lors, cet établissement connut une floraison exceptionnelle, produisant, entre autres, le Talmud de Babylone, pièce maîtresse de la littérature rabbinique et toujours étudié de nos jours. Si les juifs d'Irak cultivèrent toujours une aspiration messianique au « retour à Sion », ils n'en produisirent pas moins une culture riche, mariant fidélité à la foi ancestrale et enracinement dans le pays, sa langue, l'arabe, ses coutumes, ses paysages. Ce qui aurait pu rester dans l'Histoire comme un modèle de coexistence devait, à l'ère moderne, s'achever dans les tragédies de la discrimination, des pogromes (le célèbre Farhoud de 1941) et l'extinction quasi-totale du judaïsme irakien, avec le départ surtout vers Israël, au lendemain de la création de l'État juif.
Une épopée au coeur des bouleversements de l'histoire contemporaine.