Avis sur le livre : Après le monde
Il y eut un ouragan gigantesque aux Etats-Unis, puis vint le temps des « grandes faillites ». Chutèrent pour commencer les compagnies d’assurances, incapables de faire face aux demandes de dédommagement. Ensuite, les banques, partout sur le globe. Et finalement tout le reste jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien. « Après le monde », il y a pourtant encore le monde. A tout le moins un semblant de société et une forme de littérature conservée dans un chant relaté au féminin pluriel (« circonstances comprises où nous n’avons été qu’une seule, ou en compagnie masculine », précisent les personnages). Une direction littéraire qui est aussi une direction politique, et qui n’est de prime abord pas sans heurter l’urgence de la survie. Si ce roman aux faux airs de manuel survivaliste est aussi réussi, c’est parce que la Suissesse Antoinette Rychner imprime au genre post-apocalyptique beaucoup de subtilité et une certaine hauteur de vue.
Zoé Courtois, Le Monde