Avis sur le livre : L'homme coquillage
Ce n’est pas racler les fonds de tiroirs que de sortir de premier roman d’Asli Erdogan de l’oubli. C’est lui offrir une juste lumière, mesurer sa clairvoyance, honorer sa ténacité, saluer son exigence. La sensibilité exacerbée, la détermination visionnaire, l’esprit de résistance : tout ce qui fera la valeur inestimable d’Asli Erdogan déjà contenu dans ce récit d’apprentissage autobiographique, implanté au fin fond des Caraïbes. Asli Erdogan a l’art de découper des scènes au scalpel, de les arracher du présent magnétique, pour les jauger ensuite avec un recul éclairé, et recevoir leur enseignement inépuisable. Cela s’appelle l’acuité au monde.
Marine Landrot, Télérama