Avis sur le livre : Gabineau-les-bobines
Premier « roman » de Charles Pennequin, Gabineau-les-bobines surprendra les aficionados du poète par ses personnages multiples et ses actions échevelées. Il y a Gégène et sa femme Lulu, ils sont dans une voiture à Malakoff, où habite le mystérieux Gabineau, qu’on ne verra jamais et qui est un ami d’enfance de Gégène. Lulu parle beaucoup. Tissé de ces anecdotes qui s’échangent dans les familles prolétaires, généralement horrifiques et drôles à la fois (« Un jour elle se suicide et on trouve un mot où elle a écrit J’ai trop mal à la tête »), le texte est une espèce de village mémoriel où le lecteur doit mener l’enquête. Dans ce joyeux embouteillage, il reconnaîtra une chronique de la France « d’en bas » prenant ses racines dans la guerre d’Algérie, mais surtout un hymne à l’engendrement, y compris poétique.
Eric Loret, Le Monde