Gabineau-les-bobines
« J'ai écrit ce livre en pensant à un début de roman policier un peu old school, avec des noms de l'ancien temps, ou plutôt des surnoms. Il y a Gégène et Lulu et il y a un personnage qui s'appelle Gabineau, c'est l'un des rares qui n'a pas de surnom mais on ne sait pas qui c'est. » (Charles Pennequin) Tout le long du livre, il est question de Gabineau, qui serait un compagnon à Gégène que ce dernier aurait connu durant la Seconde Guerre mondiale. Il est d'ailleurs question de plusieurs événements dans le livre, traversés par différents groupes d'individus : la famille de Gégène, ouvriers dans le Nord de la France, la famille de Mimille, la fille d'un pied-noir devenu maoïste dans les années soixante-dix, mais aussi la des- cendante d'une famille de Normandie. Il y a aussi la gendarmerie car pendant un certain temps, Charlie, le fils de Gégène, s'imagine que Gabineau est un Adjudant d'escadron mobile basé à Melun. Tous ces récits s'entremêlent dans une sorte de manège où les vies partent et reviennent sans cesse avec des histoires banales, tragiques ou drôles... Et il y a Gabineau, ami mystérieux, dont on connaîtra un peu plus la vie au fur et à mesure que le livre démêlera le vrai du faux.
La presse en parle
Premier « roman » de Charles Pennequin, Gabineau-les-bobines surprendra les aficionados du poète par ses personnages multiples et ses actions échevelées. Il y a Gégène et sa femme Lulu, ils sont dans une voiture à Malakoff, où habite le mystérieux Gabineau, qu’on ne verra jamais et qui est un ami d’enfance de Gégène. Lulu parle beaucoup. Tissé de ces anecdotes qui s’échangent dans les familles prolétaires, généralement horrifiques et drôles à la fois (« Un jour elle se suicide et on trouve un mot où elle a écrit J’ai trop mal à la tête »), le texte est une espèce de village mémoriel où le lecteur doit mener l’enquête. Dans ce joyeux embouteillage, il reconnaîtra une chronique de la France « d’en bas » prenant ses racines dans la guerre d’Algérie, mais surtout un hymne à l’engendrement, y compris poétique.
Eric Loret, Le Monde