Melvill
Un père agonisant en proie à la fièvre et au délire raconte sa jeunesse, son Grand Tour, les palais vénitiens peuplés de figures fascinantes et maléfiques, sa ruine et son plus beau voyage, la traversée à pied du fleuve Hudson gelé ; un fils encore enfant, assis au pied du lit, recueille, attentif, ces derniers mots hallucinés.
L'oeuvre d'Herman Melville, auteur magistral, incompris, bien trop en avance sur son temps et jugé fou et dangereux par certains critiques de l'époque, puiserait-elle sa source dans cet ultime legs paternel ?
S'interrogeant sur les méandres de la fiction, qui oscille sans cesse entre réalité et imagination, Rodrigo Fresán aborde sous un jour nouveau l'énigme de la vocation littéraire. À la fois biographie souvent inventée, roman gothique peuplé de fantômes et évocation d'un amour filial, Melvill condense tout le talent, l'humour et l'immense culture du grand écrivain argentin.
La presse en parle
S’il retrace la vie de la famille Melvill et l’histoire des Etats-Unis au XIXe siècle, en plein bouleversement économique et social, Fresan s’éloigne du genre biographique pour proposer un chemin dans l’intériorité fantasmée de l’écrivain et de son père. C’est un formidable univers qu’il défriche ici, faisant la part belle à ses réflexions sur l’écriture, comme aux visions et hallucinations supposées de ses protagonistes, lesquelles sont une invitation au voyage et à la désobéissance. Ce nouveau livre-monde confirme le génie de Rodrigo Fresan à faire déborder la littérature du simple cadre du récit pour nous emmener ailleurs. Bien loin ailleurs.
Ariane Singer, Le Monde