Court-circuit
Un homme sur le retour, pris dans les labyrinthes de sa mémoire. Dans des passions passées qui se confondent avec un présent fait de mensonges et de trompe-l'oeil. C'est Benjamin Zambraia. Collé le dos au mur. Douze balles dans la peau. Pourquoi ? Comment ? Dans quelle galère s'est embarqué cet ex-mannequin ? Pourquoi au-delà de l'apparence, de l'existence lisse, dans les méandres de la vie, et de la ville, la violence est-elle toujours là ? Les pouvoirs de l'ombre, maffieux ou militaires, sont aussi dangereux que les jeux de l'imaginaire. Benjamin en fait l'expérience.Après Embrouille, Chico Buarque, avec Court-circuit, poursuit son chemin dans un monde où le désir de fuir et d'échapper au réel se heurte constamment au quotidien. Les pièges sont invisibles mais ils sont là, à chaque coin de rue. On y tombe. Et on meurt.
Vos avis
"Le peloton était formé, la voix qui donna l'ordre fut énergique et la fusillade ne provoqua qu'une seule détonation." Ainsi meurt, dès la première page, le héros de cette histoire, Benjamin Zambraia, ex-mannequin sur le retour, que la vieillesse a presque capturé dans ses filets. Et dans le laps de temps qui sépare les coups de feu de la disparition de sa conscience, Benjamin va assister à la projection de sa propre vie sur l'écran géant de ses paupières : lui, Benjamin, aux prises avec ses souvenirs et ses amours, avec le temps dans le décor de cette ville que la violence habite et nourrit, comme un cancer, en son sein. Il croisera le sillage de la belle Ariela Masé qu'il croit reconnaître comme la fille d'une ancienne passion et puis d'autres personnages, plus louches, plus dangereux qui ramèneront le lecteur implacablement à la première page. On trouve dans ce livre un amour des mots, une soif d'élévation et d'absolu qui habitait déjà les morceaux de Chico Buarque. Après Embrouille, Court-circuit est son second roman et confirme le réel talent d'écriture de l'artiste brésilien.
--Hector Chavez