Ce n'était que la peste
Moscou, 1939. Le biologiste Rudolf Mayer a parcouru plus de huit cents kilomètres pour présenter aux autorités ses recherches sur une souche hautement virulente de la peste. Ce n'est qu'après cette réunion qu'il comprend qu'il a été contaminé, et que toutes les personnes qu'il a croisées peuvent l'être également.
La police soviétique déploie alors un très efficace plan de mise en quarantaine. Mais en ces années de Grandes Purges, une mise à l'isolement ressemble à une arrestation politique, et les réactions des uns et des autres peuvent être surprenantes.
Dans ce texte datant de 1988, Ludmila Oulitskaïa donne à voir ce qui peut se passer lorsqu'une épidémie éclate au coeur d'un régime totalitaire. Découvert en Russie au printemps 2020, ce texte inédit, plein d'humour et d'humanisme, résonne singulièrement dans le contexte mondial de la pandémie de coronavirus.
La presse en parle
Ludmila Oulitskaïa brosse ici un tableau magistral et terrifiant : celui de « la peste dans la peste ». Celle qui émane de la nature et celle fabriquée par l’homme. Avec, en filigrane, ces questions redoutablement subversives : peut-on combattre le mal par le mal ? De ces deux fléaux, quel est le plus dangereux ? A ce jour, le film est resté à l’état de projet. Quant à ce scénario, terminé en 1988, il aurait sommeillé chez Oulitskaïa pendant trente-deux ans. Plus de quatre-vingts ans après les faits décrits, il aura fallu un nouveau virus pour voir cet inédit publié.
Elena Balzamo, Le Monde des livres