Juste après l'amour
Heureuse, elle plaçait leur amour au-dessus de tout jusqu’au jour où elle découvre que son mari mène une double vie. Elle, écrivain, reporter de guerre, se retrouve submergée par la douleur de la trahison. Dévastée, elle choisit pourtant de ne pas confronter son mari à la vérité. Dans un huis clos étouffant, elle observe le traître, supporte son regard, son corps devenu étranger. Peu à peu, elle perd pied, flirte avec la folie jusqu’à ce que naisse l’idée d’une vengeance implacable.
Juste après l’amour dessine l’itinéraire d’une femme trompée. Un roman coup de poing qui dénonce une autre forme de violence, celle qui détruit les êtres à force de mensonge et de trahison.
Extrait
Elle aimerait que son histoire soit différente mais il est déjà trop tard... Debout en équilibre sur le bord de la fenêtre, elle est prête à basculer dans le vide.
Sa vie se redessine sous ses paupières qu’elle voudrait définitivement closes et ses souvenirs narguent ce vide vertigineux qui s’étale à ses pieds. Ses deux paumes sont ouvertes vers le ciel, et les mots courent comme une dernière supplique sur ses lèvres desséchées.
— Aidez-moi... Aidez-moi... Je ne l’ai pas encore tué, mais maintenant je sais que je suis capable de le faire.
Elle se souvient d’elle hier soir, cachée derrière la porte du salon, un couteau serré dans la main.
Elle se rappelle parfaitement le bruit de la clé dans la serrure, puis la voix joyeuse de son mari, et enfin la légèreté de son pas... Comment pouvait-il être aussi léger avec tous les mensonges que cet homme traînait derrière lui ? Elle se souvient de la douleur occasionnée par cette ultime provocation. Une douleur atroce, vive, extrêmement rapide, qui l’a pliée en deux, lui a fait ouvrir la bouche en grand. Son ventre comme soudain transpercé puis déchiqueté de bas en haut aussi vite qu’un tissu que l’on déchire. L’impossibilité de se redresser. De ses jambes qui se sont dérobées, de ses genoux qui ont touché terre. Elle entend encore sa respiration mêlée aux battements hystériques de son cœur.
Elle sait que c’est Luce qui l’a empêchée de sortir de sa cachette et d’enfoncer la lame dans le ventre repu de cet homme qui la bafoue. Luce, sa mère décédée il y a deux ans mais qui veille toujours sur elle. Elle en est sûre. Et c’est à Luce qu’elle a pensé quand sa main s’est lentement relâchée autour du manche du couteau.