Lettres d'une vie

Auteur : Irène Némirovsky
Editeur : Denoël

Les lettres d'un grand écrivain racontent une vie qui s'écrit en parallèle de son oeuvre. Celles d'Irène Némirovsky esquissent d'abord le portrait d'une jeune fille passionnée qui découvre l'ivresse des premiers flirts et la joie des études à la Sorbonne. Puis se dessine un portrait plus affirmé, celui d'une femme brillante, soucieuse et déterminée, qui deviendra la romancière accomplie du Bal et de David Golder. Ce sont ses échanges avec son «cher Maître», Gaston Chérau, avec ses éditeurs aussi, parmi les plus grands, Bernard Grasset, André Sabatier, Albin Michel, ou encore avec les auteurs de son temps - Henry Bernstein, Jacques-Émile Blanche, Henri de Régnier, Gabriel Marcel, Jacques Chardonne.Il y est question d'écriture, bien sûr, de livres, de cinéma, mais aussi des petits riens du quotidien. À partir de 1938, le ton se fait moins léger, jusqu'en juillet 1942 où la correspondance s'interrompt brusquement suite à l'arrestation tragique d'Irène Némirovsky. Ce sont alors les proches, amis, éditeurs, admirateurs qui prennent la plume, cherchant désespérément à la sauver et à faire vivre ses textes.

18,00 €
Parution : Octobre 2021
544 pages
ISBN : 978-2-2071-6049-7
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Extrait

Irène Némirovsky à Madeleine Avot
Paris, ce vendredi [9 décembre 1921]
Ma petite Mad chérie,
Plus tout à fait deux semaines et on se revoit. Profitant de votre gentille permission, je débarquerai donc le 22, jeudi à 6 h 40 du soir en gare de Boulogne­Maritime.
Je ne me tiens pas de joie ! Je crois bien que je vous aiderai à garnir les chambres avec du gui, du houx et tout ce qu’il vous plaira. Sans blague, ma chérie, vous ne sauriez croire comme je suis contente de vous revoir, de recommencer nos bonnes causeries.
Je suis toujours très assidue à ma Sorbonne, figurez­vous. Je vais au théâtre. Je ne danse pas très souvent. Vous pouvez voir de Lumbres ma vie je crois ?
Dimanche dernier Jules et René sont venus chez moi. On a pris le thé, bavardé, répété des pas de shimmy et de tango, parlé de vous et de Noël qui vient. Mais sans doute votre frère vous en a­t­il parlé dans les lettres ?
Allons, petite amie, à bientôt ! Mes respectueuses amitiés à vos chers parents.
Pour vous mille baisers les plus tendres de votre petite Irène.

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