La danse de l'eau
Le jeune Hiram Walker est né dans les fers. Le jour où sa mère a été vendue, Hiram s'est vu voler les souvenirs qu'il avait d'elle. Tout ce qui lui est resté, c'est un pouvoir mystérieux que sa mère lui a laissé en héritage.
Des années plus tard, quand Hiram manque se noyer dans une rivière, c'est ce même pouvoir qui lui sauve la vie. Après avoir frôlé la mort, il décide de s'enfuir, loin du seul monde qu'il ait jamais connu.
Ainsi débute un périple plein de surprises, qui va entraîner Hiram depuis la splendeur décadente des plantations de Virginie jusqu'aux bastions d'une guérilla acharnée au coeur des grands espaces américains, du cercueil esclavagiste du Sud profond aux mouvements dangereusement idéalistes du Nord.
Alors même qu'il s'enrôle dans la guerre clandestine qui oppose les maîtres aux esclaves, Hiram demeure plus que jamais déterminé à sauver la famille qu'il a laissée derrière lui.
Dans son premier roman, Ta-Nehisi Coates livre un récit profondément habité, plein de fougue et d'exaltation, qui rend leur humanité à tous ceux dont l'existence fut confisquée, leurs familles brisées, et qui trouvèrent le courage de conquérir leur liberté.
La presse en parle
Si la grande variété formelle de cette fiction est en soi exaltante, car rythmée et puissamment visuelle – Oprah Winfrey et Brad Pitt travaillent à une adaptation au cinéma avec la MGM –, la plus grande réussite de Coates est ailleurs. Dans les liens improbables qu’il tisse entre ses personnages (Hiram et son père, par exemple), ainsi que dans les multiples significations qu’y revêt l’eau. Symbole de la traite transatlantique, puis de l’espoir de retourner en Afrique, l’eau apparaît finalement – quand elle s’inscrit dans un rituel de danse transmis inconsciemment de génération en génération – comme la mémoire de l’histoire afro-américaine elle-même. Et c’est très beau.
Gladys Marivat