Transalpin
Amoureux mais hanté par l'idée de la disparition des corps, obsédé par le projet de peindre un paysage impossible à représenter, un homme dérive vers une forme de folie mystique, sous le soleil des côtes méditerranéennes, loin du Piémont de ses ancêtres.
Est-ce fou de vouloir fixer par la peinture un paysage qui ne cesse de changer, ou est-ce le propre de l'art ? Est-ce fou d'aimer une femme avec d'autant plus de sensualité qu'on est soi-même hanté par la disparition de la chair, ou est-ce le propre de l'amour ?
Dans les salins d'Hyères, dans l'aveuglement de la lumière méditerranéenne, le descendant d'une chaotique lignée de paysans et d'ouvriers du Piémont italien, confondant bientôt les montagnes de sel avec les Alpes de ses ancêtres, marche sur une étroite ligne de crète entre passion et déraison.
La presse en parle
A l’écart de toute mode ou de tout standard narratif, Transalpin travaille la possibilité de rendre en mots quelque chose de l’âpre condition des gens, ces ouvriers des Salins d’Hyères, dans la beauté du monde. Corps et nature sont un défi à la langue, au voisinage d’un art muet qui impose l’invention d’une sorte de toile écrite, sensuelle, riche des lumières du Sud et de l’amour pour son modèle, dont le livre a la délicatesse de ne pas épuiser tout à fait le mystère.
Fabrice Gabriel, Le Monde