Je t'attends
Sept amis partirent dans la forêt… Seulement six en ressortirent.
Trente ans plus tard, des restes humains sont découverts.
L’inspecteur en chef Jonah Sheens sait qui l’attend : Aurora Jackson, enfin retrouvée.
Les six autres clament leur innocence, mais l’un d’eux ment, car ils étaient les seuls à connaître l’endroit où elle a été découverte. À présent, chacun est suspect…
Sept amis partent dans la forêt.
Seulement six en reviennent…
Juillet 1983, sud de l’Angleterre. Par une chaude soirée d'été, sept amis se retrouvent pour camper dans la forêt. Une bande de jeunes décontractés, un peu anarchiques, confiants en eux et en leur avenir. Seule Aurora, qui n’a que quatorze ans, peine à croire qu’elle va, pour quelques heures, faire partie de ce groupe tellement cool. Les sept amis passent la nuit à faire la fête mais au petit matin, ils ne sont plus que six.
Eté 2013. Les restes d’un corps sont découverts dans le même bois. L’inspecteur en chef Jonah Sheens sait immédiatement qui a été enfin retrouvé après toutes ces années… Les six amis d’alors sont à présent des adultes aux vies bien établies, et tous clament haut et fort leur innocence.
Que s’est-il passé pendant cette nuit d’été ? Le meurtrier était-il parmi eux depuis le début ? C’est maintenant à Jonah Sheens de démêler les mensonges, de rattraper les erreurs policières et de faire jaillir des secrets bien enfouis, même si certains menacent de le mettre en danger…
Extrait
Dévalant la pente glissante, elle se fraya un chemin jusqu’à la berge et faillit perdre l’équilibre en atteignant le bord de la rivière.
« Jessie ! »
Elle sentit une montée d’adrénaline en entendant son nom et fit halte, puis se remit en marche. Ce n’était que son frère, pas son père. En haut du terre-plein. Lui, au moins, il ne l’engueulerait pas parce qu’elle n’était pas restée sur le chemin.
Tout était calme. Bien plus silencieux qu’à côté du réchaud de camping près duquel Papa balançait ses ordres sans discontinuer. Seuls le bruissement des feuilles et le chant des oiseaux parvenaient à ses oreilles.
Lorsqu’elle quitta l’ombre des arbres, un soleil impitoyable dessina des motifs sur sa peau déjà rougie par l’effort. Elle mit sa main en visière pour se protéger de la réverbération à la surface de l’eau. Elle aurait dû prendre ses lunettes noires. Elle songea à retourner les chercher, mais elle ne voulait pas risquer d’être repérée et soumise à l’inspection de ses vêtements : la moindre tache de terre entraînerait l’obligation d’aller se laver, de mettre la table et de ranger ses affaires.
Momentanément aveuglée, elle regagna la zone ombragée. Partout où se posait son regard, des formes bleues dansaient devant ses yeux. Un hêtre déployait ses branches au-dessus d’elle et des racines émergeaient du sol, comme des arceaux de croquet aplatis. Elle se prit le pied dans l’une d’elles et trébucha. Son cœur fit un bond lorsqu’elle crut qu’elle allait tomber dans l’eau. Ici, la rivière était sale, menaçante. Mais elle n’en était pas assez proche pour risquer d’y basculer, et elle retrouva l’équilibre.
Devant elle, un pan de la berge était creusé comme un hamac. Elle eut envie de s’y glisser.
« Jessie ! »
Génial. C’était Papa, cette fois-ci, et il n’était pas loin. Le ton de sa voix exigeait une réponse. D’un autre côté, la terre fraîche était comme une invitation à se cacher.
Elle descendit un pied dans la cavité, puis l’autre. Aussitôt, elle ressentit de la fraîcheur, et elle s’assit dans la terre légèrement friable. Elle s’imagina en villageoise des temps anciens, cherchant refuge dans la forêt pendant un raid viking.
Cependant, le sol n’était pas aussi meuble qu’elle l’avait cru. Les extrémités d’une rangée de racines lui pressaient le bassin et le dos. Elle se tortilla pour essayer de trouver une position plus confortable.
Elle sentit un petit choc sur sa jambe ; son short s’était accroché à l’une d’entre elles.
Quand elle tenta de le décrocher, la racine lui resta dans la main. Elle l’examina. Ce n’était pas du vieux bois, mais une chose aux squames brunes, et elle reconnut les contours blanc cru d’un os récemment exhumé.
Elle n’avait pas besoin des compétences médicales de son père pour comprendre que ce qu’elle tenait, c’était un doigt.