L'intemporalité perdue et autres nouvelles
« Mais comment fait-on alors si la chose existe et qu’on a besoin d’un mot pour la nommer ?
– On n’en parle pas, répondit-il. Ou bien on en invente un nouveau. »
Cet étrange dialogue résume à lui seul l’oeuvre d’Anaïs Nin. Comment raconter le désir – désir sexuel, appétit pour la vie, pour l’art, désir de décrire ce qui n’existe pas tant que ça n’a pas été couché sur le papier – d’une femme mariée, apprentie écrivaine au début du siècle dernier ?
C’est à ce projet que l’auteure s’attelle dans ces seize nouvelles. La plupart ont été écrites entre 1929 et 1931. Anaïs Nin vit alors à Paris avec son banquier-poète de mari, Hugh Guiler, qui la choie et lui offre une vie aisée. Elle n’a pas encore rencontré Henry Miller (ce sera chose faite en 1932), elle n’est qu’une jeune femme, la vingtaine, qui tient assidûment un journal intime – journal qui lui fera atteindre bien plus tard la gloire qu’elle attendait.
La presse en parle
Habités par des personnages imparfaits, [ces récits] ont tous en commun une certaine vision de la féminité, du désir, des fantasmes, et s’affranchissent d’une réalité souvent décevante.
Vogue.