Le Ciel sous nos pas
Elle vit dans une petite ville au Maroc, Place de la Dame libre - ca ne s'invente pas ! - avec « mère-officielle » et sa soeur Tifa qui quittera bientôt la France. Intelligente et effrontée, Elle ruse sans cesse pour faire les 400 coups et vivre pleinement son adolescence, malgré le douloureux carcan des traditions. Dans un pays où tout s'achète, même la liberté, elle en paiera le prix fort ! Lorsque mère-officiel décède, elle n'a d'autre choix que de rejoindre Tifa de l'autre côté de la mer. Mais Paris n'est pas le « Beau Nombril du Monde » qu'elle imaginait, et sa soeur s'est métamorphosée. Dans le triste F3 de la cité des Petits Nègres, paradis des intégristes, cette Zazie d'aujourd'hui fomente son échappée vers la liberté...
Dans ce premier roman plein d'énergie aux allures de conte moderne, Leila Bashain, lauréate du prix de la Nouvelle de Tanger 2011, évoque dans une langue sensuelle, insolente et métissée le parcours d'une jeune femme décomplexée vis- à-vis des hommes et de l'Occident. En brisant un tabou : le pays des Lumières n'est pas la partie rêvée des droits de la femme maghrébine.
La presse en parle
Publiées dans des revues, les nouvelles de Leïla Bahsaïn dénoncent avec un humour féroce la bêtise de ses contemporains, les injustices et les intégrismes… Le Ciel sous nos pas, le pétillant premier roman de cette auteure franco-marocaine, creuse la même veine. Entre le conte et le récit de formation, il raconte le passage à l’âge adulte d’une héroïne subversive qui ne trouve pas sa place dans le monde qu’on lui propose. Ni dans les traditions hypocrites du village marocain qu’elle sillonne à moto, déguisée en homme pour pouvoir boire et aimer. Ni à la cité des Petits Nègres, en banlieue parisienne, où elle débarque chez sa sœur Tifa à la mort de leur « mère officielle ». A Paris, où elle étudie le marketing, elle découvre la froideur et la crasse du « Beau Nombril du Monde ». Elle observe les apprentis intégristes qui, rejetés par leur France natale, embrassent l’islam, tandis que la pâleur de sa peau délie les langues des xénophobes. Leïla Bahsaïn impose sa lucidité et sa verve caustique.
Gladys Marivat, Le Monde