Après la fin

Auteur : Barbara Abel
Editeur : Fleuve éditions

"Tiphaine et Sylvain vivent ensemble depuis presque 20 ans. Ils ont connu des moments merveilleux et ont surmonté main dans la main des épreuves difficiles. Comme tant d'autres époux... Aujourd'hui leur couple bat de l'aile et élever Milo, leur fils de 15 ans, n'est pas une partie de plaisir. Une situation qui pourrait être très classique... Si Milo n'était pas leur fils adoptif. Si Milo n'était pas le fils de leur ancien voisin David qui s'est suicidé dans sa propre maison. Si Milo n'était pas le meilleur ami de Maxime, leur fils, décédé brutalement à l'âge de 7 ans. Si Milo n'avait pas hérité de la maison de son père dans laquelle vit désormais la nouvelle famille recomposée. Et si une nouvelle voisine n'était pas venue s'installer précisément dans leur ancienne maison, de l'autre côté de la haie, avec un petit garçon de 7 ans...
La fin de Derrière la haine nous a tous bouleversés. Barbara Abel n'en reste pas là. Que deviennent Tiphaine, Sylvain et Milo, ces trois personnages qui ont vécu l'horreur et qui ont inconsciemment choisi de s'imposer l'enfer quotidien en restant dans une maison qui a abrité tant de drames ? Et juste à côté d'une autre maison qui, dès qu'ils en rouvriront la porte, laissera ressortir tous les fantômes du passé ?"

18,50 €
Parution : Novembre 2013
336 pages
ISBN : 978-2-2650-9714-8
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Extrait

Un lundi soir comme tant d'autres. Au commissariat central d'une petite ville de banlieue, pas loin de Paris, Didier Parmentier, l'agent de permanence, feuillette son journal. La soirée est calme, à peine une plainte pour tapage nocturne - alors qu'il n'est même pas 22 heures -, une déclaration de perte de portefeuille et un début de bagarre dans un bistrot des environs. Encore une longue nuit qui se profile, avec pour seuls compagnons le crépitement de la centrale radio et les quelques allées et venues des collègues en patrouille... Pas grave, Didier a prévu le coup. Il referme le journal et allume son iPad sur lequel il entame une partie de solitaire. Histoire de se mettre en forme. Ensuite, il passera aux choses sérieuses : Tetris, Max Awesome et Angry Birds Friends. Se connectera sûrement sur Facebook pour voir les news et bavarder en discussion instantanée avec un contact virtuel ou un ami réel.
La sonnerie du téléphone le fait sursauter. Il détourne aussitôt les yeux de la tablette et s'empare du combiné.
- Commissariat de police, j'écoute !
À l'autre bout de la ligne, une voix de femme, ou plutôt un souffle, entre anhélation et chuchotement. Ton oppressé, débit saccadé.
- S'il vous plaît, venez vite ! J'ai entendu du bruit en bas et..., commence-t-elle à la seconde où Didier achève sa formule d'introduction.
Elle s'interrompt, le tourment aux aguets, comme à l'écoute d'une menace. La voix paraît réellement paniquée. Un murmure asphyxié par l'angoisse. Un hoquet de terreur. Semble vouloir se faire aussi discrète que possible, craignant d'être repérée. Et derrière le timbre glacé de la frayeur, il y a la respiration : courte, serrée, affolée.
Didier perçoit l'urgence du besoin, celui d'être entendue d'abord, comprise ensuite, rassurée enfin.
- Je vous écoute, madame. De quoi s'agit-il ?
- Il faut venir, maintenant, tout de suite ! Il y a du bruit au rez-de-chaussée, quelqu'un est entré chez moi et... je suis presque certaine que c'est ma voisine...
- Votre voisine ? Vous avez des problèmes de voisinage ?
- S'il vous plaît, ne me laissez pas seule ! Elle... Elle est entrée par le jardin, je crois... Par la porte-fenêtre... Elle me déteste ! Elle m'a déjà menacée plusieurs fois... Je pense qu'elle veut se débarrasser de moi !
- Restez calme, madame, nous arrivons tout de suite. Donnez-moi votre nom et votre adresse.
La voix énonce ses coordonnées complètes, manquant céder à la panique lorsque Didier lui demande d'épeler son nom de famille. Le policier l'exhorte au calme, tente de la rassurer, lui promet qu'une patrouille sera rapidement sur les lieux.
- Dépêchez-vous, je vous en supplie ! Et si je ne vous ouvre pas, défoncez la porte ! ajoute-t-elle dans un souffle.

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