Platine

Auteur : Régine Detambel
Editeur : Actes Sud Editions

Comment Jean Harlow, premier sex-symbol du cinéma, a-t-elle pu être assassinée par un homme qui s'était suicidé cinq ans auparavant ? Comment a-t-elle pu achever le tournage de son dernier film, « Saratoga », avec Clark Gable, puisqu'elle était déjà morte et enterrée ? Et, surtout, qui était cette fille rongée par la lumière des projecteurs et par la maladie, définie par la seule beauté de ses seins ? A ces questions et quelques autres, Platine tente de répondre. En réinventant le destin de cette comédienne broyée qui fut le modèle de Marylin Monroe, Régine Detambel grave au scalpel le flamboyant et impitoyable blason de l'oppression des femmes.  

16,50 €
Parution : Mai 2018
192 pages
ISBN : 978-2-3301-0413-9
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La presse en parle

Le lecteur connaît au moins de réputation le destin tragique et sulfureux de Jean Harlow (1911-1937), première héroïne du cinéma parlant à prendre valeur de sex-symbol. Mais ce n’est pas tant l’histoire de « la Bombe » Harlow que raconte Régine Detambel, dans Platine, que celle d’un corps, celui d’une jolie fille de Kansas City pourvue d’une « chevelure d’ange joaillier » et d’une paire de seins légendaire.

Une fois propulsée en haut de l’affiche par Howard Hughes avec Les Anges de l’enfer (1930), son image et donc son corps doivent répondre aux diktats des nouveaux nababs du cinéma, en l’occurrence Louis B. Mayer. Celle qui a fait rêver d’innombrables jeunes Américains y perd son peu d’autonomie. Quant à l’un des rares choix qu’elle fit au risque de mécontenter Mayer, ce fut une erreur monumentale : elle sortit couverte de bleus, pour n’avoir pas compati en découvrant l’impuissance physiologique, lors de leur nuit de noces, du scénariste Paul Bern, qui devait se suicider quelques jours après cette crise de fureur.

Depuis son premier roman, L’Amputation (Julliard, 1989), Régine Detambel a abordé les sujets les plus divers. Ce qui demeure néanmoins constant dans son œuvre, c’est son rapport physique aux affects : à ce qui affecte le corps. En l’occurrence, le corps lumineux d’une femme dépossédée d’elle-même et donc de tout – sauf de la douleur, que les êtres humains ont en partage, comme y insiste Platine.
Bertrand Leclair, Le Monde

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