Le gardien de la Joconde
Roman d’aventures, thriller d’espionnage et réquisitoire contre la doctrine péroniste, ce livre fondé sur des faits réels démonte les rouages d’un système de corruption solidement ancré, tout en explorant le cœur d’un héros inoubliable.
Présentation de l'éditeur
La mission de Rémil, vétéran de la guerre des Malouines, semble un rien frustrante : assurer la protection d’une jeune avocate espagnole envoyée à Buenos Aires pour exporter des vins vers l’Europe. Mais si l’agence officieuse des renseignements argentins a fait appel à l’un de ses plus brillants éléments, c’est que les malbecs tanniques et colorés, auxquels la belle s’intéresse, sont agrémentés d’une précieuse poudre blanche qui sait se faire très discrète.
De la mise en place du narcotrafic aux arrière-cours de l’arène politique, des sphères feutrées des nantis à l’inframonde des bidonvilles, Rémil s’engouffre dans la jungle d’un commerce sous haute tension où les services d’État peuvent travailler simultanément pour des amis et des ennemis, pour ceux qui paient et/ou menacent. Dans cet univers-là, les loyautés sont totales, les scrupules interdits : un champ d’action sur mesure pour ce mercenaire au cuir tanné, à l’intelligence et à la brutalité hors du commun. C’est pourtant compter sans les sentiments contradictoires qui peu à peu assaillent ce vétéran tenaillé entre devoir et désir…
Extrait
Elle recouvrit la planche à découper de papier journal avant de lancer l’opération : elle saisit la victime par la queue et racla les écailles à l’aide du couteau d’office. Elle finit sous l’eau du robinet, dans l’évier. Quand la peau fut propre et relativement lisse, elle jeta le papier journal à la poubelle, essuya le plan de travail avec un torchon et y étendit la créature en vue de sa dissection. Elle entailla la partie ventrale des ouïes jusqu’à la nageoire caudale, en sortit les viscères. Elle passa le cadavre sous le jet d’eau froide, frotta délicatement pour laver sa peau noire, puis retira les yeux, coupa les nageoires ventrales et les ouïes. Elle allait le cuisiner avec la peau, pour s’éviter la tâche pénible de la retirer, ce qui lui donnerait certainement plus de goût. Il faudrait de toute façon le détailler plus tard : couper la tête puis effectuer une profonde incision le long de l’arête dorsale. C’est là qu’elle devrait faire très attention. Détacher lentement la chair de l’arête centrale, l’ouvrir de part en part et lever les filets. Puis cacher le couteau d’office, ni vu ni connu. Une fois sous la douche, elle n’aurait plus qu’à se planter un coup en plein cœur ou à se tailler les veines.