Les fruits du myrobolan
Je posai ma cigarette sur le parapet du pont et m’approchai de l’arbre. Je cueillis un fruit et je le portai à ma bouche, méfiant, comme c’est souvent le cas quand on mange un fruit poussant spontanément dans la nature. Je ne peux pas dire que sa saveur un peu âcre me plut. Il fallut que j’en mange un autre, puis encore un autre avant de comprendre : le goût du fruit du myrobolan était celui qu’ont les choses libres et sauvages, un goût austère mais doux, réconfortant même et étrangement familier.
M. M.
La presse en parle
La campagne briarde... Derrière les murs des vieilles bâtisses, des êtres souvent solitaires cachent pourtant des trésors : leurs jardins. Marco Martella, écrivain-jardinier comme il y a des écrivains-voyageurs, aime explorer ces oasis, havres de sérénité, où prospère la passion de l’écriture. […] Ce néo-Briard né à Rome, très à l’aise dans les finesses de la langue française, ne cultive pas la nostalgie, il renouvelle seulement la maxime du Candide de Voltaire – « Il faut cultiver son jardin ».
Frédéric Pagès, Le Canard Enchaîné
On croise [Beckett et Violet Trefusis] dans le livre, mais aussi d’autres personnages moins connus, et tout aussi intéressants. Les portraits que leur consacre Martella sont des promenades contemplatives et mélancoliques, propres à séduire tous ceux qu’attirent comme moi les ciels gris, les champs à perte de vue, les maisons abandonnées, les fantômes du passé, les jardins disparus.
Bernard Quiriny, Lire Magazine littéraire