La friture, dix façons de la préparer
« Tout le mérite d’une bonne friture provient de la surprise… C’est ainsi qu’on appelle l’invasion du liquide bouillant, qui carbonise ou roussit à l’instant même de l’immersion, la surface extérieure du corps qui lui est soumis. Au moyen de la surprise, il se forme une espèce de voûte qui contient l’objet, empêche la graisse de le pénétrer, et concentre les sucs, qui subissent ainsi une coction intérieure qui donne à l’aliment tout le goût dont il est susceptible. » Déjà Brillat-Savarin nous délivrait un éloge à la friture presque comme une aventure amoureuse, un coup de foudre, un choc thermique, qui saisit l’aliment à l’improviste, l’oblige à se dénuder et à lui arracher sa saveur secrète ; l’enrobe d’une texture croustillante, croquante, explosive ; le colore d’un jaune doré aux reflets caramel qui attire inexorablement nos papilles. Crépitante, fumante, parfumée et savoureuse : c’est la friture parfaite, gourmande, transgressive et irrésistible.